
La tuaille du cochon.
Enlevez à l'Auvergne son assiette de charcuteries et son plateau de fromages, et pour paraphraser Coluche, il ne restera que des volcans et une paire d'esclos... pardon, de sabots...
Les Paysans sont encore autorisés à tuer le cochon. Cela se fait en hiver. On reconstitue alors la provision de salaisons, saucissons, saucisses, lard, viandes maigres, pour l'année qui va commencer.
Bien nourri comme à la maison, le cochon est tué respectueusement. A la différence d'autres régions où il est bouilli, en Auvergne on le flambe. La flamme ôte les poils et donne au lard, et à la viande, un goût inimitable qui fait la réputation de la charcuterie Paysanne auvergnate.
Si un jour vous avez la chance d'être invité à partager le saucisson dans une ferme, ne laissez pas passer cette occasion "de monter au Paradis" ! La différence vous sautera au palais !
C'est pas du Patrimoine, ça ?

Place du Marchédial vers 1974
Observez l'affluence ce jour de marché. On venait nombreux, depuis les villages environnants, y "faire son mercredi". N'hésitez pas à zoomer pour lire les enseignes des boutiques : de gauche à droite la "Mutuelle Agricole"; le magasin de Chaussures de Mme Mirabelle, et le Café du Centre; la vitrine du vétérinaire. A droite dse la Porte de Monsieur, le Café du Marché des Destable. dans l'ombre, à gauche de la Porte de Monsieur, on devine... "la pissotière" qui parfumait le coin... Notez l'arbre encore debout, les modèles des voitures. Les bancs étaient plus nombreux, et on achetait aussi au cul du camion. Les ombres et la pendule indiquent que la photo est faite le matin, à 9h22 !
A vous de reconnaître les personnes, et surtout n'hésitez pas à nous faire savoir qui vous reconnaissez, au téléphone (04 71 00 22 74), par lettre ou par mel à caroffduflos@orange.fr.
A suivre... et gran merchi à Jacques gay qui nous a prêté cette photo et permis de la scanner et mettre ici en ligne pour que nous en profitions tous ! Comme lui, prêtez-nous vos photos anciennes d'Allègre, et par avance, merci.

Soyez bienvenus !
Soyez bienvenus dans cette nouvelle rubrique du Patrimoine Paysan !
Allègre est un bourg rural. Il y avait un commerce dans presque chaque maison.
Du XVIIIe au début du XXe s, Allègre connut des périodes fastes. Ses foires faisaient converger les Paysans des alentours, en chars tirés par deux vaches ou deux boeufs, puis en train... en tracteur et en auto.
La campagne résonnait des travaux de la terre et des plaisanteries qu'on échangeait tout en travaillant dur.
Dans les fermes, nombreuses et animées par trois ou quatre générations, ce n'était pas la grande misère. Encore moins la richesse. C'était dur. Le gros rouge et le lard réchauffaient. Provisoirement. D'avoir trop bu, il arriva qu'on roule dans le fossé. Le gel nocturne, la neige et la burle mettaient à leur façon fin aux souffrances. Tôt, on devenait fataliste.
Trop fiers ou trop modestes. Nos Artisans vellaves, sabotiers, menuisiers, charrons, forgerons, selliers, ébénistes, dentellières, fusetiers, vanniers, artistes en leur spécialité, nous nont laissé des trésors d'objets magnifiquements adaptés à leur usage souvent modeste. Nos Paysans Vellaves, éleveurs, cultivateurs, bûcherons, débardeurs, nous ont transmis les Paysages qui nous entourent. Les sentiers où nous randonnons. Les races endémiques qui trouvent en cette année de la Biodiversité (2010) un écho justifié : nous pensons bien entendu à la Brebis Noire du Velay, mais aussi à toutes les autres races locorégionales.
Voyez ces trois dentellières. A Allègre, une rue "Gabriel Breul" rappelle au visiteur le nom du maître dentellier qui rassemblait les travaux des dentellières et les vendait à la grand-ville. C'est bien. Mais pour combien de temps encore se souviendra t'on des Paysannes qui gagnaient quelques sous penchées sur leur carreau et se ruinaient la vue ? Une rue devrait transmettre leur mémoire aux petits Allegras et aux visiteurs de demain, à l'égal de la rue du maître dentellier.
Et au moment où l'écologie nous montre que nous allions trop loin et mal à propos, il faudrait considérer cette part de notre Patrimoine avec moins de soin et d'attention ? Moins d'amour et de respect que nous en avons pour l'Histoire de nos seigneurs locaux ? Il faudrait laisser perdre la connaissance et le nom des choses d'hier ? Perdre les savoir faire si finement mis au point ? L'accent du patois Vellave puisé dans la vaste langue d'Oc ?
Certes non ! Alors, à suivre ? A suivre !
Merci aux généreux Amis d'Allègre qui nous confient des photos et objets pour illustrer ces pages et partager avec vous tous !